Poésie
Si le monde est ce qu’il
est,
Sans
après, sans avant, ni autour ;
Si le monde
est ce qu’il est,
Livré
aux méchants sans recours ;
Si le
temps ne peut pas s’arrêter
Pour
faire place à quelques secours,
À la miséricorde,
à la bonté ;
Pourquoi
s’obstiner ?
Y a-t-il plus de noblesse à supporter
Les coups et les flèches outrageantes
de la fortune,
Qu’à s’armer contre un océan
d’adversité
Et en s’y opposant y mettre fin ?
Mourir... Dormir...
À moins que
Le fracas et la cruauté du monde
Ne dissimulent quelque fleur d’amour
vrai
― comme un puits au milieu du désert.
Un don sans attente de contre-don.
Une caresse furtive.
Un enfant à cajoler.
Un air de flûte.
Le croquant d’une cerise.
Un sourire contre rien.
Une marque, toute petite, de gratitude.
Toi en qui je me reconnais.
Tout n’est peut-être pas perdu.
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