Sacrificiel
La lapidation
« La lapidation et le fait de précipiter
quelqu’un dans le vide sont des formes très répandues de meurtres rituels. Ce
sont des exécutions capitales auxquelles tout le monde
participe sans que personne ne soit responsable. »
René Girard, Les Origines de la culture.
Dans cette analyse, René Giard renvoie à un
mode d’exécution archaïque, quasi universelle, et appelée dans les
Évangiles la Géhenne. Pour les Ammonites, une ethnie cananéenne disparue deux siècles avant notre ère, la
Géhenne était le lieu où l’on offrait des enfants en sacrifice
au dieu Moloch. Ils étaient précipités d’une hauteur et laissés à l’abandon et
à la décomposition. On comprend que, dans la tradition hébraïque, la
Géhenne soit assimilée à l’Enfer. On retrouve le même supplice chez les Romains
de l’Antiquité et leur roche Tarpéienne.
Et aujourd’hui, qu’en reste-t-il ? Ce
qu’on appelle communément (et peut-être inconsciemment) un « lynchage
médiatique », relève du même mécanisme sacrificiel. Nous sommes loin
d’avoir perdu nos réflexes barbares violents. Sous couvert d’anonymat sur les
réseaux sociaux, « tout
le monde participe [en effet] sans que personne ne soit responsable. »
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