Sonnet 98
L’absence
From you have I been absent
in the spring,
When proud pied April (dress’d in all his trim)
Hath put a spirit of youth in every thing,
That heavy Saturn laugh’d and leapt with him.
Yet nor the lays of birds, nor the sweet smell
Of different flowers in odour and in hue,
Could make me any summer’s story tell,
Or from their proud lap pluck them where they grew ;
Nor did I wonder at the Lily’s white,
Nor praise the deep vermilion in the Rose :
They were but sweet, but figures of delight,
Drawn after you, you pattern of all those.
Yet seem’d it Winter still, and you
away,
As with your shadow I with these did
play.
J’ai été retenu loin de vous, ce printemps,
Quand Avril le superbe, en habit chamarré,
Soufflait sur toute chose un esprit de jeunesse,
Poussant le lourd Saturne à rire et à danser.
Mais ni les chants d’oiseaux, ni le parfum suave
Des fleurs, ni les odeurs aux nuances multiples,
N’ont pu m’inspirer un joli conte d’été :
Je n’osais rien cueillir dans les riches massifs.
Rien ne m’a ébloui dans la blancheur du lys,
Ni dans le vermillon éclatant de la rose :
Ils n’étaient que jolis, comme on dit des images,
Une effigie de vous qui êtes leur modèle !
On aurait dit l’hiver, et vous n’étiez pas là ;
Je n’avais pour jouer que ces reflets de vous.
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