La mondialisation ratée (1/3)
L’universel privatisé
(première
partie)
La concurrence entre Microsoft, Google,
X et autres géants du Web, fait que le réseau universel de communication est devenu
un nid de vipères. Impossible de transférer un dossier d’un serveur à l’autre,
chacun protège « ses » données — qui sont les miennes, en
l’occurrence. Si je veux avoir accès à « mes » données, je dois
passer par un ou plusieurs filtres de codes confidentiels, des identifiants « personnalisés »
et autres mots de passe, comme s’il fallait me protéger de ma propre piraterie.
Et tandis que j’ai un mal fou à avoir accès à « mes » contenus, les
petits malins de l’informatique entrent dans mon ordinateur, dans mes
programmes, comme ils le veulent. Le réseau mondial appartient à quelques
riches, très riches*, et qui ne partagent pas.
Ou plutôt, ils le partagent à leur strict avantage. Ainsi la concurrence,
loi sacro-sainte du capitalisme, se change-t-elle aujourd’hui en connivence.
Les riches sont d’accord sur l’essentiel : plumer le monde en n’étant
retenus par aucun scrupule moral. Le rêve libertarien d’Elon Musk et ses
congénères se résume en une formule : des états sous surveillance
des marchés plutôt que des marchés sous surveillance des états, c’est
ce qu’on appelle l’anarcho-capitalisme. Au nom du rejet des contrôles du
politique sur les affaires, c’est la « dérégulation » qui fait la loi
(oxymore ou délire ?). Le capitalisme n’est plus qu’un affairisme,
le bitcoin en est l’icône**. Concrètement, cela consiste à contraindre le plus
possible le « client lambda » que je suis (et les autres avec moi), à
le soumettre à la loi du marché effrénée, pour laisser jouer leur liberté
et leurs appétits de loups. Telle est la « sentence » du
marché au nom de la liberté absolue : oxymore !
Ils ont ainsi privatisé le monde. L’universel est leur terrain de jeu, ou plutôt leur terrain de guerre !
* La richesse des milliardaires a augmenté trois fois plus vite en 2024
qu’en 2023, selon Oxfam.
** Et plus récemment le Trump Meme, valorisé à 6 milliards de dollars quelques heures après son lancement : délire !
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