La mondialisation ratée (3/3)

 

 

L’universel privatisé

(troisième partie)

 

La dérégulation hypostasiée à l’échelle universelle en excite plus d’un. Fascinés par l’image d’Elon Musk, ce soi-disant génie — qui n’est qu’un businessman qui a eu de la chance et beaucoup de culot —, aveuglés plus qu’influencés par cette icône, apeurés à l’idée qu’il est désormais aux commandes du monde (il n’est encore que l’influenceur de Donald Trump), craignant pour leurs bénéfices si le grand méchant loup met à exécution des rétorsions contre ceux qui ne se soumettent pas à sa nouvelle définition de la liberté, anticipant même sur les désirs du maître, et lui présentant, tel Mark Zuckerberg, leur reddition docile, les nouveaux catéchumènes nous préparent un monde « libre de droits » dans lequel ils se sentiront « libres de devoirs ». À bas les Institutions, le « système » comme ils l’appellent ! Chacun pour soi et le monde sera un paradis. Adam Smith, libertarien avant l’heure, avait imaginé une « main invisible » pour nous protéger de nos propres excès. Il n’est dorénavant même plus question de « main invisible ».

   Imaginons maintenant que ce « principe » est appliqué à un réseau mondial connu, par exemple : le réseau aérien. Les avions pourraient décoller, circuler, atterrir, au bon vouloir des pilotes, sous la pression « légitime » des compagnies aériennes, pour la satisfaction de la clientèle de plus en plus exigeante et pressée, et surtout pour un coût d’exploitation incroyablement allégé — c’est-à-dire un rendement incroyablement grossi ! Pour le modèle libertarien, ce serait l’idéal parfait, ou la perfection idéale.

   Inévitablement, s’ensuivraient des catastrophes en chaîne. Le scénario est le même pour toutes les dérégularisations. Les grands cerveaux de la Silicon Valley et de Wall Street n’en ont cure. Ce sont toujours les pauvres qui subissent les dégâts.

 

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