Mimétisme victimaire
Otages médiatiques
La mise en scène tapageuse de la libération
des otages israéliennes à Gaza devrait soulever la désapprobation plutôt que
l’enthousiasme des réseaux sociaux et de leurs followers (on dit
« voyeurs » en français). Car dans cette mascarade de mansuétude, le
Hamas paraît généreux alors même que l’exhibition de leurs otages
est la preuve éclatante de leur culpabilité. Le show mondialisé est à
vomir.
Les
otages ont ainsi servi deux fois. Une première fois comme « arme de
guerre » et une deuxième fois comme « monnaie d’échange », en
l’occurrence d’échange d’images. Cela s’appelle du trafic d’êtres
humains et devrait faire honte à tout le monde.
Mais au lieu de s’excuser et de faire profil bas, les Palestiniens du
Hamas pavoisent ! L’esprit de miséricorde et de pénitence qu’ils
exploitent chez les Occidentaux est pain béni pour les violents qui en
profitent pour être un peu plus violents. Certains commentateurs ont parlé, à
propos de cette « cérémonie » de remise des otages, de
« démonstration de force ». Rassurez-vous, la guerre continue.
Peut-on, pour autant, en vouloir aux Israéliens qui pleurent pour de
vrai en retrouvant leurs familles ? Leur sincérité est touchante mais
ils ne savent pas à quel point ils sont récupérés. Ce mimétisme
victimaire est répugnant à tous points de vue. Du côté des preneurs
d’otages, les violents, ceux qui font commerce de leur violence, et du côté des
victimes elles-mêmes qui ne sont pas reconnues comme victimes mais comme « monnaie
d’échange » et rien d’autre. Tout le monde se joue de tout le monde, tout
le monde se félicite.
Le
mimétisme pousse toujours à la confusion. Le mimétisme victimaire pousse au
délire.
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