La mondialisation ratée (2/3)

 

 

L’universel privatisé

(deuxième partie)

 

La « liberté de l’information » n’est qu’un formatage de la liberté. Le jeu des contradictions (des mensonges et des hypocrisies) ne se limite pas aux vilains petits GAFAM. Nous protestons contre les requins voraces de l’informatique d’autant plus facilement que ce sont des requins voraces bien visibles, parfaitement identifiables. Mais qui ne rêve de soumettre la planète à sa loi unique ? Il n’y a pas que les geeks que cela excite. Allons voir plus loin.

   Sous la bannière des « États du Sud » — à supposer que la Russie soit au Sud et l’Australie au Nord —, les antioccidentaux forment une Association mondialisée informelle aussi solide et pérenne que les grandes institutions comme l’ONU, l’OMS, le HCR, l’UNICEF, l’UNESCO, etc. Il s’agit bien d’une association mondialisée, au financement occulte (le blanchiment d’argent y est « monnaie courante »), qui réunit tous ceux qui ont des griefs envers l’Occident, et qui blâment les Occidentaux pour tous les maux qu’ils subissent ( ils ne manquent pas), sans jamais s’interroger sur leurs propres défaillances ou turpitudes en matière de gouvernance. Cette bouc-émissairisation est banale. La recherche de l’ennemi commun est un réflexe humain qui remonte à « la fondation du monde ». Rebadigeonnée à la sauce globale du XXIe siècle, elle est un mode de pensée archaïque, ou plus exactement une manière de ne pas penser, puisque l’ennemi à abattre est désigné d’avance. Il n’y aurait « rien de nouveau sous le soleil » si le phénomène n’était désormais mondial.

   Ou bien faut-il s’en remettre au poète Friedrich Hölderlin qui disait : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve » ? Les désordres multipliés sont-ils le signe de quelque chose d’autre qui émerge ? Je ne suis pas loin de le croire, mais d’où me vient cette foi en l’homme ?

 

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