Shakespeare
Comment
Léontes se découvre jaloux
Il observe sa femme Hermione avec
son meilleur ami, Polixène. Le doute s’insinue en lui. Il croit qu’elle le
trompe. Il ne croit plus que son fils, Mamilius, soit vraiment son fils. Il
souffre et sa conscience s’éclaire comme jamais. En fait, elle est empoisonnée
par la jalousie. Sa souffrance entretient sa souffrance.
Leontes. I am
angling now,
Though you perceive me not how I give line.
Go to, go to ! —
How she holds up the neb, the bill to him !
And arms her with the boldness of a wife
To her allowing husband !
Exeunt Polixenes, Hermione, and Attendants.
Gone already !
Inch-thick, knee-deep, o’er head and ears a fork’d
one !
Go play, boy, play : — thy mother plays, and I
Play too, but so disgrac’d a part, whose issue
Will hiss me to my grave : contempt and clamour
Will be my knell. — Go play, boy, play. — There
have been,
Or I am much deceiv’d, cuckolds ere now ;
And many a man there is (even at this present,
Now, while I speak this), holds his wife by the arm,
That little thinks she has been sluic’d in ‘s absence,
And his pond fish'd by his next neighbour, by
Sir Smile, his neighbour. Nay, there’s comfort in ‘t
Whiles other men have gates, and those gates open'd,
As mine, against their will. Should all despair
That have revolted wives, the tenth of mankind
Would hang themselves. Physic for ‘t there is none ;
It is a bawdy planet, that will strike
Where ‘t is predominant ; and ‘t is powerful, think it,
From east, west, north and south : be it concluded,
No barricado for a belly ; know ‘t ;
It will let in and out the enemy,
With bag and baggage. Many thousand on's
Have the disease, and feel ‘t not. — How now, boy !
Mamilius. I am like you, they say.
LÉONTES.
— Je vais à la
pêche,
Même si vous
ne voyez pas comment je jette la ligne.
Et allez donc !
Comme elle lui
tend le bec, le museau !
Et elle s’arme
de toute l’audace d’une épouse
Envers un mari
complaisant !
Polixène, Hermione et leur suite sortent.
Léontes reste avec Mamilius.
Les voilà partis !
Je suis embourbé
jusqu’au genou, cornu par-dessus la tête !
Va jouer, mon
garçon, amuse-toi… Ta mère s’amuse, et moi
Aussi je joue,
mais un rôle si infamant qu’il m’accompagnera
Jusqu’à la
tombe sous les sifflets ; le mépris et les railleries
Sonneront ma dernière heure… Va jouer, mon garçon, amuse-
toi…
Il y a eu, sauf
à me tromper, bien des cocus avant ce jour ;
Et il y en a
beaucoup (même maintenant,
À cet instant, tandis que je parle), qui donnent le bras à leur
femme,
Sans se douter
qu’elle a ouvert l’écluse en leur absence,
Laissant son
proche voisin pêcher dans la mare…
Son voisin : messire Sourire. Mais, ça m’est comme une
consolation
Que d’autres
hommes aient des portails, et qu’ils s’ouvrent,
Comme les miens, contre ma volonté. S’ils devaient tous
désespérer,
Ceux qui ont
des femmes rebelles, le dixième de l’humanité
Irait se
pendre. Il n’y a rien à y faire :
La débauche
sévit sur cette planète,
Partout où
elle domine. Sa puissance, croyez-le bien,
S’étend d’est
en ouest, du nord au sud. D’où il faut conclure
Qu’il n’y a
pas de barricade pour le ventre, sachez-le !
L’ennemi entre
et sort
Avec armes et
bagages. Des milliers d’entre nous
Sont affectés et ils ne sentent rien… Comment vas-tu, mon
garçon ?
MAMILIUS. – On dit que je vous ressemble.
Le Conte d’hiver, I, 2, 180-207.
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