État de la conscience
Ne pas se voiler
la face
Le débat récurrent sur les filles
voilées joueuses de football ou de rugby est savamment mal posé pour faire en
sorte de n’arriver à aucune réponse claire. En rugby, alors que le
foulard est interdit pour les joueuses en France depuis mi-juillet 2024, certaines équipes veulent continuer à
faire valoir « la liberté de la pratique sportive ». Qu’est-ce que la liberté a
à voir là-dedans ?
Le voile n’est
pas un signe religieux. N’importe quel autre « signe » ferait
l’affaire, comme les croix autour du cou des joueurs qui se prétendent
chrétiens, ou un tatouage pour d’autres. Un croissant vert, une main de fatma
ou tout autre objet symbolique seraient parfaits. Mais les filles insistent sur
le voile. En réalité elles ne manifestent pas leur foi, elles manifestent leur appartenance
à une communauté. Or, dans un match sportif, la seule appartenance requise
est l’appartenance au groupe, à l’équipe. Les tenues des joueurs sont conçues
pour cela : elles permettent de ne pas se tromper d’adversaire. C’est
aussi simple que cela. Il est aussi incongru de porter un voile islamique sur un
terrain de rugby que de se présenter à la mosquée en tenue de sport.
Insister sur la
« liberté religieuse », au nom de la « laïcité », est un artifice.
La loi de 1905 ne parle pas de liberté religieuse mais de liberté de
conscience. Or, la conscience n’est pas ostentatoire, elle ne
se porte pas sur la tête, elle se porte dans la tête. Personne n’a
jamais vu la mienne.
L’hypertrophie de l’appartenance est une
dérive. Je peux appartenir à une chorale, à un club de bridge, à une
association caritative, les trois en même temps, sans que cela interfère avec
mes différentes activités. Le mélange d’une appartenance affichée
à une religion avec une participation à une activité sportive est simplement antinomique.
Vouloir à tout prix associer des notions de nature totalement différente relève
de l’inconséquence ou de la mauvaise foi.
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