Mimétisme inversé
Le crépuscule de l’Amérique
Il y a deux sortes d’imitations pour les sociétés
et les cultures. Celles qui les enrichissent et celles qui les appauvrissent.
L’imitation
de l’Italie par la France d’abord, par le reste de l’Europe ensuite, à partir
du XVIème siècle a été un coup de génie. François Ier a
« acheté » Léonard de Vinci et fait construire Chambord. On connaît
la suite, le Grand Siècle et le rayonnement de la France partout.
Et puis,
il y a les cultures à bout de souffle qui imitent les rivaux qu’ils détestaient
auparavant. Où va l’Amérique de Donald Trump et comparses ? Avec son
obsession idéologique (anti-woke), ses interdits arbitraires, son puritanisme
archaïque, sa chasse aux étrangers, sa surveillance de plus en plus délirante
de ses citoyens, avec son capitalisme débridé, elle se transforme en un état
mafieux où quelques-uns (très peu) s’enrichissent de façon répugnante tandis
que la population globalement s’appauvrit. Ce libéralisme économique sans frein
associé à une main mise brutale sur le peuple, cela ne vous rappelle
rien ? Mais c’est la Chine, ni plus ni moins !
Il n’y a
pas si longtemps, la Chine était obsédée par l’Occident et n’avait de cesse de
reproduire à bas coût tout ce que ses anciens colonisateurs savaient faire.
C’était une façon de prendre sa revanche sur l’oppression des « guerres de
l’opium » et autres gracieusetés du XIXème et du début du XXème
siècles. Elle a presque atteint son autonomie, avec son IA super-performante,
ses fusées, sa domination d’une partie du marché mondial. Et pendant ce
temps-là, l’Amérique se claquemure, pratique le protectionnisme d’un état
assiégé, elle ferme ses universités aux étrangers pendant que la Chine ouvre
les siennes à de plus en plus d’étudiants et de chercheurs…
L’Amérique n’est plus le modèle, et le « rêve américain »
s’est évanoui. C’est elle qui désormais imite, servile et prétentieuse à la
fois ─ son orgueil est le paravent de sa soumission.
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