Un monde numérique
Promesses trahies
À l’aube du XXIe siècle, l’informatique
pouvait tenir toutes les promesses d’un monde meilleur, plus et mieux connecté
à lui-même, où les humains auraient non seulement accès à toutes les
connaissances du monde, mais seraient reliés à tous les autres humains. Avec la
liberté de communiquer, l’égalité devant le savoir et la fraternité enfin
réalisée, c’était l’utopie à portée de main. Pierre Teilhard de Chardin en
avait rêvé. Michel Serres y a cru un moment…
Mais que s’est-il passé qui a détraqué le système ?
La merveille de la communication universelle a été détournée par des
pervers qui en font un instrument de puissance « à l’ancienne ». Le
« nouveau monde » va devoir encore attendre. La mondialisation
numérique devait être le lieu du partage doux, il est devenu celui des échanges
durs.
La proximité de tous a effrayé les petits cerveaux immatures qui se sont
réfugiés dans l’anonymat, dans leur souveraineté, dans leur bulle sécuritaire,
d’où ils peuvent déverser, en toute impunité, leur haine ordurière et méchante.
Si la conscience collective a marqué quelque progrès, cela semble avoir été au
prix de la conscience individuelle. Ce monde est de plus en plus intelligent,
mais l’intelligence y est de plus en plus artificielle, et les vrais humains
semblent comme abêtis pour longtemps.
Quant à l’instrument de communication universelle, si proche de la noosphère
de Teilhard de Chardin, il a été accaparé par des milliardaires sans
conscience, et sans scrupule, et ils s’en réservent la domination
exclusive.
Qu’a-t-il manqué à ce jeu planétaire si prometteur ? Simplement un
arbitre. Les innocents, ou les roués, à l’origine, ont prétendu que
l’autodiscipline suffirait. Alors, ils ont retiré l’instituteur au milieu de la
cour de récréation et les sales gamins se battent comme jamais.
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