En v’là d’ la com., en v’là !
Bonimenteurs
Quand j’étais petit, autrefois et jadis,
j’adorais les bonimenteurs de foire et les camelots des marchés. J’aimais leur
faconde, les tours insensés qu’ils jouaient pour berner les gogos assemblés devant
leur stand. J’étais fasciné par la naïveté des clients qui achetaient pour
trois fois rien des babioles aussi inutiles qu’éphémères : l’éplucheur à
légume, l’ouvre-boîte miracle, la crème à reluire universelle… Et « ma p’tit
dame » se laissait tenter, mon « p’tit monsieur » prenait l’air
de celui qui savait y faire… C’était souvent un comparse qui prétendait que
justement, lui, l’avait essayé cet appareil, et il en était ravi ! J’ai
très vite compris le rôle du « comparse ». Ce fut ma première leçon
de mimétisme.
Le
comparse, aujourd’hui, est un mood manager (agitateur de foule
professionnel) : il opère dans les meetings pour stars
adulées. C’est aussi un influenceur qui sévit sur les rézo socio, spécialiste
du story telling (une histoire inventée). Leur profession porte le
joli nom de « captologie » (oui, ça existe). Quant aux bonimenteurs,
ils sont présidents de grands États, et les gogos sont leur électorat. Le
cirque est le même. La différence, c’est qu’ils ne font plus rire. Ils feraient
plutôt un peu peur.
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