La vérité dans l’art
Conversion
Conversion signifie littéralement
changement de cap, retournement de direction, mutation de valeurs, comme on
« convertit » une monnaie dans une autre.
La
Conversion de Paul
peinte par le Caravage est une merveilleuse « leçon » du passage de
l’obscurité à la lumière. Par une extraordinaire inversion, le peintre situe
l’obscurité en haut du tableau et la lumière en bas ! Quelle superbe
intuition !
Pour être exact, le Caravage ne fait que reprendre le texte des Actes
des Apôtres. Toute conversion est, en effet, un renversement, un
bouleversement, une inversion de toutes nos croyances païennes presque
indélébiles. La conversion religieuse commence par une chute. C’est un
événement brutal, douloureux. Alors, ceux qui prétendent, comme Boris Cyrulnik,
dans Psychologie de Dieu, que le « sentiment religieux » vient
de ce que nous avons toujours besoin d’une « figure d’attachement »
pour nous rassurer et nous protéger de l’angoisse de la mort, se trompent
lourdement. Boris Cyrulnik transforme un peu vite Dieu en super-doudou. Non,
Dieu n’est pas « rassurant » !
Toute conversion est un orage et il faut beaucoup de temps au converti
pour retrouver la lumière, le chemin… Il a fallu deux ans à François d’Assise
pour commencer à prêcher. Jésus lui-même, après le choc de son baptême au cours
duquel il reçoit l’Esprit Saint, passe quarante jours dans le désert,
c’est-à-dire, en termes bibliques, un temps très long, avant de commencer sa
mission en Galilée.
On ne passe pas de l’obscurité à la lumière sans dégâts.
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