Perte de sens
L’I.A.
sabordée
L’expérience
est intéressante. J’ai commandé sur Amazon un livre rare : L’Homme
éternel de G.K. Chesterton (The Everlasting Man). Depuis sa parution il y a
cent ans, ce livre a à peu près disparu des rayons des librairies.
Miracle ! Amazon m’en propose une traduction. Mais le
« produit » que je reçois est tout sauf une traduction de l’œuvre de
Chesterton. Faute de traducteur, l’essai a été passé à la moulinette de l’Intelligence
Artificielle et de la traduction numérique.
Déjà, j’aurais dû me méfier en ouvrant le
livre. Pas de nom de traducteur. Pas de maison d’édition. Une mise en page
douteuse, une frappe fantaisiste avec des majuscules après des points-virgules,
des mots anglais non traduits, etc. Je me suis quand même lancé dans la lecture
du penseur anglais. Et là, catastrophe : le néant, le vide absolu,
l’incompréhension à toutes les lignes, le degré zéro de l’intelligence !
Déjà, les modes d’emploi ou les instructions
accompagnant les gadgets achetés à l’étranger sont dans un français extrêmement
aléatoire. Parfois totalement abscons. Passe encore pour un ouvre-boîte. Mais
un philosophe !
J’admets que Chesterton soit un auteur
difficile, à l’écriture savoureusement paradoxale et à l’humour redoutable. La
machine ne se décourage jamais et elle traduit. Nous atteignons là les limites
de la « traduction instantanée ». Pour être instantanée, elle l’est,
c’est-à-dire complètement irréfléchie, sans logique, absurde mais sans jamais
s’excuser. Pas un seul humain (francophone) n’a relu ce papier. Voilà le
tableau de notre future civilisation commandée par des robots
« intelligents ». Very scary*.
* Non
traduit.
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