« Qui est mon prochain ? »
Le bon Samaritain par Vincent Van Gogh
Les
dernières paroles de Jésus
Parmi les dernières
paroles de Jésus, transcrites dans le dernier chapitre de l’Évangile de Jean, se
trouve ce message sibyllin : « Amen, amen, je te le
dis : quand tu étais jeune, tu mettais ta ceinture toi-même pour aller là
où tu voulais ; quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et c’est un
autre qui te mettra ta ceinture, pour t’emmener là où tu ne voudrais pas aller. » (Jean 21-18)
Même Jean n’a pas l’air sûr des propos qu’il
rapporte. Pour les comprendre, il faut se reporter à la définition du prochain
dans la parabole du bon Samaritain (Luc 10, 25-37). Le prochain est celui
qui me fait du bien, celui dont je dépends, celui qui me permet de
vivre. Dans mon autonomie, je ne suis rien, sinon le simple reflet de moi-même.
Mais ma dépendance enrichit ma personne, elle renforce mon moi ─ ce qui va à
l’encontre, bien sûr, de toutes les « valeurs » auxquelles nos
contemporains s’accrochent. Apparemment, cela était déjà le cas il y a 2 000
ans, et les disciples restent perplexes.
Pourtant, si Jésus termine sa mission sur ces paroles, elles doivent
bien contenir quelque chose d’essentiel, peut-être l’essentiel !
C’est l’AUTRE qui fait que je suis
JE. C’est celui qui comprend ma misère qui me grandit. C’est TOI qui me permets
d’être MOI. Je me reconnais en toi qui m’aimes. Tu m’aimes donc comme
toi-même.
Socrate avait affirmé :
« Connais-toi toi-même. » Jésus renverse tout et proclame : « Reconnais-toi
dans l’autre. »
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