Si tu veux un ami, apprivoise-moi

 

Solitude 

« La grande et sécrète préoccupation de l’Homme moderne est beaucoup moins de se disputer la possession du Monde que de trouver le moyen de s’en évader. »

Pierre Teilhard de Chardin 

Quand un farfelu nous propose de partir pour Mars, on peut sourire. Pourquoi s’en aller si loin ? Le comportement de fuite est à portée de main, omniprésent, obsédant. Avec la masse des fausses nouvelles, les messages trompeurs des influenceurs, les arnaques sur Internet ou sur notre téléphone, avec les mensonges sans vergogne de la publicité, la culture du ricanement sur les chaines de radio et de télévision, sur Instagram, dans les vidéos des Youtubeurs, avec les sourires forcés des émoticônes, nous sommes cernés par un monde factice, un vide abyssal de pensée, c’est le règne du divertissement comme l’avait décrit Pascal. Une voix authentique essaie de se faire entendre ? Elle est vouée à l’extinction. Les collectionneurs de likes s’imaginent être reconnus. Ils n’ont été « likés » qu’une seconde avant que leur « likeur » ne disparaisse pour l’éternité.  

   « Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toute faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. » Le Petit Prince serait bien surpris de revenir aujourd’hui. Il verrait que nous avons beaucoup de « marchands d’amis ». Ils sont sur les réseaux sociaux. Mais évidemment, les réseaux sociaux n’ont rien à vendre d’authentique, ils ne brassent que du vent, ils agitent des images virtuelles, ils additionnent des followers, c’est-à-dire des gens qui n’existent pas, des fantômes, même pas, des apparences.

 



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